Cinq jours pour vivre

Tu es là, si petite, si fragile
dans ton berceau de verre,
le doigt dans la bouche, immobile,
et moi mes larmes coulent, amères.
Tu ne souffrira pas, paraît-il,
tu t’éteindra sans bruit.
Tout me semble banal, futile,
tu ne passera pas la nuit.
Mais pourquoi Dieu est-il cruel,
tu n’aura vécu que cinq jours,
avec les anges tu rejoindra le ciel,
tu partira sans moi, mon amour.
Tu ne peux pas comprendre,
mais puisses-tu juste entendre
ces quelques mots, le son de ma voix,
et toutes ces pensées qui s’envolent vers toi.
Mon petit ange tu sais,
quand tu sera partie,
je t’aimerai toujours,
tu étais si jolie.
Respire encore un peu,
ne me laisse pas si tôt,
j’ai besoin de ta vie,
ça fait si mal, trop. . .
Ma chérie je le vois,
ton heure est presque là,
je veux te sentir contre moi,
je veux t’avoir dans mes bras.
Je t’avais tant souhaité,
tu repars bien trop vite
mais jamais, tu le sais,
je ne t’oublierai, petite.
Retirez ces tuyaux,
ils sont tous inutiles,
elle va mourir bientôt
mon enfant si fragile.
Ton souffle se fait court
ta peau devient bleutée,
mais pourquoi, mon amour,
dois-tu déjà me quitter?
Ta petite main s’agite,
ta tête se relache,
ton coeur encore palpite,
ton esprit se détache,
tu te fais lourde,
ton dernier soubresaut,
je sens les larmes sourde,
tu es partie trop tôt.
Et je pleure ta perte,
et je pleure ton départ,
j’ai trop mal dans le coeur,
j’ai trop mal dans la tête.
L’infirmière a pris ton corps,
ton âme est déjà loin,
on va t’emmailloter,
c’est toujours ça la fin.
On te portera en terre,
on chantera beaucoup,
tournés vers la lumière,
ça sera dur pour nous.
Mais sache que chaque jour,
je penserai à toi,
Séraphine est partie,
mais un ange reste avec moi.