La révolte des femmes !

Si de nos pauvres vies, on ne peut être le maître
Ne donnant pas en offrande à ce même esclavage
Celles qui de nos entrailles nous faisons naître
Renforçant leur servitude de vieux adages...

Si de nos yeux modernes nous ne voyons chaînes,
Ni boulet, ni barreaux, de fer, fouet ou harnais ;
Ne soyons pas aveugles pour être tenues par les rênes
D’une morale collective qui ne nous offre qu’irrespect.

Si l’état seul de notre hymen est juge de notre valeur
Ne laissant pas nos corps être une arme contre nous !
Ni leur mépris de nous faire dévaluer une juste soeur
En nous faisant sombrer, sourdes, à son triste courroux.

Si nos langues quand elles parlent rappellent la vipère,
Que son vil venin soit déverser dans les fondements
De ces lois patriarches qui savent bien nous faire taire
En brandissant le spectre de l’infâme bannissement...

Et même si nous portons en nous coquille fragile
Entre des cuisses vermeilles quand enfin elles osent ;
Nous sommes les messagères de vie en perle gracile
Que nous protégerons malgré l’infamie qu’ils posent !